C’est aussi découvrir une culture où la poésie est très présente. Le premier poète socotri connu, Fatima al-Suqutriyya, serait né au IX ième siècle, et reste une figure populaire de la population socotri, qui utilise la poésie et la chanson comme parties intégrantes de sa vie quotidienne, sociale et spirituelle.
C’est avec cette langue orale que sont, aujourd’hui encore, déclamées poésies et chansons, qui donnent à entendre et à comprendre de nombreux thèmes empruntés aux anciennes traditions sémitiques écrites, mais aussi les plus anciennes légendes de Socotra, dont celles liées au dragonnier. Telemethel est la forme la plus populaire de la poésie socotri.
Mais la langue officielle étant l’arabe, le risque est fort de perdre peu-à-peu des strates précieuses du patrimoine folklorique socotri. Or celui-ci aide à comprendre de nombreux thèmes et caractéristiques littéraires des anciennes traditions sémitiques écrites.
Compte-tenu du contexte précédemment décrit, la culture poétique de Socotra mérite d’être documentée. Aussi nous souhaitons aller à la rencontre de poètes de langue native, afin de collecter des légendes et des poèmes socotri qui seront traduits en arabe, en français, et dans un second temps en anglais, dans le cadre d’un livre de poésie illustré.